Lorsque le réveil a sonné, J. s’ est demandé quel jour on était …

Puis il a vite remarqué que la fenêtre était restée ouverte toute le nuit… Étrange, lui qui la ferme tout le temps…

Une fois les corvées du matin accomplies (douche, pipi, caca, café, clope…) il vérifie sa boite mail sur MSN (oui, J. est un d’jeun’s qui a sa boite mail sur MSN…).

Il lit deux trois conneries qu’ une collègue s’ acharne à lui envoyer, balance une vanne à deux balles sur MSN directement à un autre collègue (qui lui aussi est un d’jeun’s qui a MSN) et vérifie ses points de vie sur WOW (oui J. est un adolescent attardé..).

Il éteint son ordi, sort de chez lui, ferme sa porte à clés puis réouvre sa porte afin de prendre un méga anti-douleur. Car J. a la tête dans le …BIP !

Une fois son cachet avalé, il  lance un oeil à son appart pour admirer sa déco… spartiate. Il sourit et se décide à partir.

Dans le hall de l’ entrée de l’ immeuble il croise un voisin, il lui sourit puis se ravise en pensant : « Ah non, lui c’ est vrai, c’ est un con. »

Pourquoi ? Il ne le sait pas lui même…

Il va pour prendre son courrier, mais la factrice (qu’ il trouve très à son goût d’ ailleurs ) n’ est pas encore passée. Il faut dire qu’ elle l’ évite !

Il lui fait peur ! Avec ses airs de défoncé de la vie, J. n’ a aucune chance…

Donc, J. se dirige vers sa voiture, il avance d’ un pas sur, fier comme un bar-tabac.

Et là, tout bascule ! C’ est le drame !

-« Putain ! Ma caisse ! » crie t-il ! « On m’ a volé ma caisse ! »

La superbe POLO Noire avait disparue… Il tourne autour de l’ emplacement où il l’ avait garé la veille au soir, là, juste là, devant chez lui !

Il tourne et tourne  sur ce trottoir tel une vieille pute de Manille à la retraite, comme si ça pouvait faire revenir Jocelyne (oui J. surnomme sa voiture Jocelyne).

Alors il se remémore toute la soirée de la veille : « je suis rentré de ma formation, je me suis garé là, oui là putain, j’en suis sur, puis j’ai plus bougé de chez moi ! »

Il regarde l’ heure sur son portable, car il n’ a pas de montre, et pense qu’ il sera en retard, très en retard, à sa formation.. Il se décide à appeler sa collègue, la relou aux histoires sur sa boite mail. Il hésite mais il n’ a pas le choix, il ne s’ est jamais donné la peine de mettre les numéros de téléphone de ses autres collègues dans son répertoire, ni celui de son formateur. Comment a -t-il eu celui de sa collègue ? Elle a envoyé un sms de naze à tout le monde, alors son numéro s’ est enregistré dans ses contacts, mais on s’ en fout un peu de ça …

Donc il l’ appelle, lui explique qu’ on lui a volé sa voiture, SA Jocelyne !

Il abrège la conversation car elle commence par le prendre pour un con en lui disant : »t’ es sur de l’ endroit où tu l’ avais garé hier soir? »

« Mais oui ! dit-il, en pensant : mais elle est vraiment conne cette meuf ! Bon, je te laisse, faut que j’ aille au commissariat porter plainte, puis à l’ assurance, et je demanderai à mes parents de me déposer au taf ! »

J. est abattu ! C’ est la misère du monde qui s’ appuie sur lui ! Il se dirige à pieds vers le commissariat. Il entre et expose son cas au policier en faction derrière le guichet.

Après 1heure d’ attente dans une salle puante, on lui fait remplir un dépôt de plainte pour vol en quatre exemplaires.

Pourquoi quatre ?

Parce que l’ administration aime ce chiffre !

Puis il se rend à son assurance et recommence à remplir des formulaires.

Une fois les obligations administratives effectuées, J. décide d’ appeler ses parents pour leur expliquer sa mésaventure.

Il prend son téléphone portable, le rallume, car il avait dû l’ éteindre dans locaux administratifs. Oui c’ est la loi !

donc en rallumant son portable, J. s’ aperçoit qu’ il a un message .

Il appelle sa messagerie et écoute le message de son meilleur ami : « Salut J. c’ est X. Euh, y’ a ta caisse qu’ est garé devant chez moi.Je ne peux pas sortir !Ah et puis j’ai laissé mes clopes chez toi hier  !.. alors tel moi ! O.K. ? allez tchuss! » (Oui c’ est le mot qu’ emploie tous les d’jeun’s pour dire salut…)

Un éclair pique au vif J.  Et fait que ses deux neurones se touchent…

Hier !? X. était à la maison ? Il a oublié ses clopes ?

Ni une , ni deux, J. rappelle X : Dialogue :

 » Allô X. C’ est J.  Euh, dis moi t’es venu quand hier à la maison ? »

« Ben vers 22h, on a joué à WOW (woooowoooo  rire d’ado trentenaire…) puis on est allé chez moi faire plusieurs joints regarder un film, ensuite on est allé chercher des kebabs, ça donne faim la beuh, on n’avait pas encore mangé, puis on s’ est posé chez toi, pour finir la beuh regarder un autre film.

Au fait, ta caisse est garé devant chez moi! Tu peux venir la déplacer, j’peux pas aller faire mes courses, c’ est relou ! »

J. raccroche, soulagé, apaisé, serein, on ne lui avait pas volé Jocelyne ! Tout le stress de la matinée s’ était envolé en seconde.

J. réalisa qu’il allait passer pour un con auprès de beaucoup de personnes en ce vendredi 13 juin !